Summary
This article provides a picture of long-term developments in the relationship between population and resources in Northern Italy that takes fully into account climate. It analyzes both the slow underlying development of climatic conditions over the centuries (in the theoretical framework of the Little Ice Age) and the consequences of short-term periods of heightened instability. The most severe famines are shown to be events triggered by climatic and environmental factors operating at a time when the maximum carrying capacity of the system had been reached or, at least, when the population was exerting considerable pressure on the potential for food production. This is the case of the famine of the 1590s, the greatest demographic catastrophe of a non epidemic nature to strike Northern Italy since the Black Death and up to the end of the eighteenth century. The article also analyzes long-term paths of agrarian innovation, suggesting that most (but not all) of it was consistent with Boserup’s idea of chain-reactions of innovations induced by demographic pressure. These processes, though, were too slow to compensate for a rapidly growing population. Finally, the article provides a periodization in which the period between the famine of the 1590s and the great plague pandemic of 1630 is shown to be the crucial turning point in how population dynamics, climate and agrarian innovation interacted
Résumé
Cet article propose une reconstruction, sur le long terme, des relations entre population et ressources en Italie du Nord, qui prend aussi pleinement en compte la question du climat. L’analyse concerne soit le lent changement des conditions climatiques (dans le cadre théorique du « petit âge glaciaire »), soit les conséquences des périodes transitoires d’intense instabilité climatique. On montre que les famines les plus sévères sont dues à des facteurs climatiques et environnementaux intervenant dans une conjoncture difficile, puisque la charge supportable maximale du système était atteinte ou, du moins que la population était en train d’exercer une pression considérable sur le potentiel de production alimentaire. C’est le cas de la famine des années 1590, la plus grande catastrophe de nature non épidémique à frapper le nord de l’Italie depuis la peste noire. On analyse aussi dans cet article les processus d’innovation agricole, sur le long terme, suggérant que la plus grande partie d’entre eux (mais pas tous) s’accordent avec l’idée, développée par Boserup, selon laquelle une réaction en chaîne d’innovations est induite par la pression démographique. Ces processus, toutefois, étaient trop lents pour compenser l’augmentation d’une population en croissance rapide. Finalement, une nouvelle périodisation est proposée, dans laquelle la période allant de la famine des années 1590 à la grande pandémie de peste de 1630 apparaît comme un tournant crucial en termes d’interactions entre dynamiques démographiques, climat et innovation agraire.