Cet article fait le point sur la littérature en démographie historique consacrée à la question des relations entre les processus généralement désignés sous les termes « d’industrialisation » et « d’urbanisation » et les transformations de la famille. Appliquant des méthodologies quantitatives aux recensements de 1867 et 1900, nous examinons l’impact du développement du mode de vie urbain sur le système familial de Rostock, une ville en voie d’industrialisation. Les évolutions globales de la nuptialité, des formes de résidence et les règles de formation des ménages sont décrites et les différences en termes de genre, ou de nature professionnelle ou géographique sont discutées.
On observe une substantielle et relativement rapide transition du système matrimonial au sein de la population étudiée. Les évolutions de la nuptialité ont entraîné des changements dans les transitions des parcours de vie des individus aussi bien en termes d’âge du départ de la maison que d’âge de formation des ménages. En revanche, les effets des changements économiques et sociaux sur la composition des ménages sont négligeables. Différents facteurs pouvant expliquer la persistance des modes de résidences à Rostock sont ensuite proposés.