Hobbes s’est opposé à Descartes en affirmant que l’on doit inférer du cogito que le sujet de la pensée est matériel. Le présent article commence par examiner cet argument fameux. Selon une interprétation courante, l’argument repose sur la théorie des idées de Hobbes. Cependant, cette interprétation a été contestée dans la littérature récente. Un examen de ce débat nous conduit à examiner un autre argument selon lequel tout sujet doit être localisé dans l’univers au moyen de son extension. Ce nouvel argument sert à relier les vues de Hobbes à celles de son critique, Henry More, qui, à leur tour, sont pertinentes pour comprendre son échange avec Descartes sur la question de savoir si les esprits sont étendus. En examinant cet échange ici, nous nous proposons de confronter Descartes au matérialisme de Hobbes à un niveau plus profond que ne le permet leur discussion initiale sur le cogito.
Hobbes famously argued against Descartes that the correct inference from the cogito is that the subject of thought is material. This article begins with a review of his argument. On a standard interpretation, the argument relies on Hobbes’s theory of ideas. However, this interpretation has been challenged in the recent literature. A consideration of this challenge leads us to a different argument in Hobbes that emphasizes the fact that any subject must be located in the universe by means of its extension. This new argument serves to connect Hobbes’s views to those of his critic Henry More. More’s views, in turn, are relevant to his exchange with Descartes in their correspondence on the question of whether minds are extended. This exchange allows us to relate Descartes to Hobbes’s materialism at a level deeper than their initial discussion of the cogito makes possible.